Institut Oxum
Claudine FRAPPA
Un sujet plus courant qu’on ne le pense, et surtout, bien plus facile à accompagner qu’on ne l’imagine.
“Ça va trop vite.”
“Je n’arrive pas à contrôler.”
“Je me sens nul.”
Ce sont des phrases qu’on entend souvent en consultation quand on parle d’éjaculation prématurée. Et si c’est aussi ce que tu ressens, sache que tu es loin d’être seul.
L’éjaculation précoce est un trouble sexuel courant mais souvent tabou. Il peut générer frustration, gêne, voire détresse dans la vie intime. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions et que ce problème n’a rien d’une fatalité.
C’est lorsqu’un homme estime éjaculer trop rapidement, souvent avant ou juste après la pénétration et que cette situation est vécue comme un désagrément pour lui-même ou pour son/sa partenaire.
Ce n’est pas qu’une question de durée, il n’y a pas de chronomètre, mais de ressenti de perte de contrôle.
Très fréquent.
Selon l’OMS et plusieurs études cliniques, 1 homme sur 3 aurait connu un épisode d’éjaculation précoce au cours de sa vie.
Environ 10 à 20 % des hommes adultes en souffrent de manière régulière.
Mais beaucoup n’en parlent pas. Pourquoi ?
Et bien parce que la performance sexuelle est encore trop souvent liée à la virilité. Et parce que l’homme est censé “savoir” ou “gérer”.
Trop souvent, c’est lié un manque d’éducation sexuelle : beaucoup d’hommes ont appris à jouir vite, en cachette, en mode automatique. En effet, l’homme, en tant que mammifère a été conçu pour éjaculer rapidement surtout dans un monde et une époque où les prédateurs et les dangers étaient constant autour de lui. Le rapport sexuel était un moment de trop grande vulnérabilité.
Mais aujourd’hui, dans le confort de nos maisons, plus besoin, ni l’envie de se précipiter. En fait l’éjaculation prématurée n’est pas une question de contrôle de l’éjaculation mais de l’excitation. En effet, l’éjaculation est un réflexe et il est impossible de la contrôler.
Ensuite, peuvent s’ajouter à cela des causes psychologiques :
anxiété de performance
pression à “satisfaire” l’autre
manque de confiance en soi
mauvaise expérience passée
Enfin il peut y avoir des causes physiologiques et au quel cas il faut consulter un médecin :
hypersensibilité du gland
dérèglement de certains neurotransmetteurs (comme la sérotonine)
facteurs génétiques
Les répercussions de l’éjaculation précoce ne se limitent pas à l’aspect physique ou technique du rapport sexuel. Avec le temps, ce trouble peut profondément affecter l’estime de soi. Beaucoup d’hommes développent un sentiment d’échec, de honte ou d’insuffisance, qui les empêche de vivre leur sexualité avec confiance. Cette gêne peut entraîner une frustration, non seulement chez la personne concernée, mais aussi chez le.la partenaire, qui peut se sentir mis·e à l’écart ou insatisfait·e, souvent sans en parler.
À force de malaise ou de peur de « rater », certains préfèrent éviter les rapports intimes, créant alors une distance affective et physique dans le couple. Peu à peu, ce silence et ce retrait peuvent engendrer des tensions, de l’incompréhension, et parfois même une perte progressive du désir, chez l’un et l’autre.
Mais il est essentiel de le rappeler : ce n’est pas irrémédiable. Il existe des solutions concrètes, respectueuses et efficacespour apprendre à contrôler son excitation. Et surtout, il est possible de rétablir une sexualité plus sereine, plus confiante, et plus connectée.
Tout d’abord la sexothérapie, accompagné d’un professionnel on peut travailler sur la gestion du stress, les fausses croyances à déconstruire, les attentes, le lâcher prise… et la communication.
Par des techniques corporelles telles que la respiration, la relaxation, les exercices de contraction/décontraction du périnée (type Kegel), l’apprentissage par la masturbation, les différentes positions sexuelles etc…
Ensuite les différentes pratiques de pleine conscience sexuelle telles que le slow sex, la méditation érotique, la connexion sensorielle avec son corps.
Et enfin l’éducation sexuelle et l’apprentissage du plaisir pour sortir de la pénétration-centrée, découvrir d’autres formes de plaisir partagé.
“Je ressens que ça va trop vite et j’aimerais qu’on explore d’autres façons de se connecter.”
“Ce n’est pas un rejet de toi. C’est une envie de me (nous) sentir mieux.”
“J’aimerais qu’on ralentisse, qu’on enlève la pression.”
Le dialogue est une partie essentielle de la solution. Il permet de sortir du silence et de la honte. En avançant à deux on peut avancer plus sereinement et en confiance.
Tu n’es pas seul. Et surtout, tu n’as rien à prouver.
L’éjaculation précoce n’est pas une défaillance. C’est un signal que ton corps t’envoie : un appel à ralentir, à écouter, à comprendre et à apprendre.
Et c’est justement ce que propose la sexothérapie holistique : un accompagnement bienveillant, global, qui prend en compte ton corps, ton mental, ton histoire.
Tu veux apprendre à gérer ton excitation?
Pour retrouver confiance en soi