Institut Oxum
Claudine FRAPPA
Si tu penses, surement parce que notre culture te l’a fait croire, que la sexualité commence par quelques préliminaires et se termine par la pénétration… Tu n’es pas seul.e. C’est même l’un des mythes les plus ancrés et les plus limitants de la sexualité hétéronormée. Pourtant, une vie intime peut être riche, joyeuse, intense et connectée… même et parfois surtout quand elle ne tourne pas autour de la pénétration.
Dans cet article, on déconstruit cette idée reçue, sans tabou ni culpabilité, pour t’ouvrir à un plaisir plus libre et aligné avec ton corps.
Parce que, notre société été construite sur un modèle patriarcal, oui oui, encore lui. Malheureusement, dans ce modèle traditionnel la sexualité est souvent construite autour du plaisir masculin. Celui-ci est particulièrement centré autour de la stimulation par pénétration, alors quel intérêt pour un homme de faire autrement?
Ensuite, et par extension, parce que l’orgasme féminin est encore trop mal connu, voire invisibilité. Des discours, portés par des voix d’autorités, ont été propagés au début du XXème siècle sans aucune preuve scientifique.
“La maturation sexuelle féminine exige que le centre de la sensibilité érotique se déplace du clitoris au vagin ; si cette transition ne s’effectue pas, l’accès à la pleine sexualité féminine est entravé.” Nouvelles conférences sur la psychanalyse, FREUD
Résultat, de nombreuses femmes, se sentent “anormales” si elles n’ont pas de plaisir ou d’orgasme pendant la pénétration, hors on grâce à de récentes études, on sait que 80% des femmes jouissent par stimulation de la partie externe du clitoris.
Donc, comme vu plus haut, les femmes ont majoritairement des orgasmes par stimulation clitoridienne et cet organe est complexe, il est aussi composé de bulbes qui passent sous les grandes lèvres et entourent le vagin.
Ce qu’on appelle orgasme vaginal, est d’ailleurs bien souvent un orgasme clitoridien, par pression interne.
Bref, le centre du plaisir féminin, c’est le clitoris, pas le vagin, et ça c’est juste de l’anatomie.
Ensuite, concernant le point G, qu’on devrait d’ailleurs nommer « zone G », pour être correctement stimulé il faut pratiquer une pression particulière.
Enfin, un homme est stimulé par frottements (du vagin par exemple) alors que la stimulation féminine se fait par pression (que ce soit sur le gland du clitoris, l’entrée du vagin et même la zone G).
Ainsi, on se rend bien compte, que la pénétration, pour la majorité des femme, n’est pas ce qui va lui amener le plus de plaisir.
Sachant ces différences, qu’est ce que c’est “faire l’amour”? A quoi ça sert?
Est-ce que c’est pour procréer? Est-ce un besoin physiologique? C’est une manière d’aimer ou de montrer notre amour? Ce qu’est la sexualité pour nous façonne notre façon de faire l’amour.
Alors, peut être pouvons-nous redéfinir ce que veut dire “faire l’amour”.
On peut explorer nos zones érogènes, toutes : nos seins, notre nuque, le dos, les mains, les pieds, les oreilles, les fesses, etc… Ensuite, la sexualité c’est une histoire de sensation et donc de sens. On peut alors stimuler nos 5 sens et prendre le temps du jeu par le souffles, les odeurs, les jeux de lumière, apprendre à se connecter par le toucher, les caresses, le massage, les paroles sensuelles, le mouvement…
Le slow sex, le tantra ainsi que le Tao sont des pratiques holistiquse et ont des approches différentes de la sexualité. Elles nous invitent à élargir notre définition du plaisir et à sortir d’un schéma peu original de Préliminaires, pénétration, orgasme.
Tout d’abord, se réapproprier son corps grâce à des exercices sensoriels tel que la pleine conscience. Vous pouvez commencez par un exercice simple : quand vous vous lavez les mains, fermez les yeux et concentrez-vous. La sensation de l’eau sur la peau, est-elle chaude? Froide? Est-ce agréable? Et la sensation des deux mains qui se frottent? Le bruit de l’eau? L’odeur du savon? On peut ensuite extrapoler l’exercice : quand on mange, quand on cuisine, quand on se douche, se brosse les dents, marche. Le but étant de se reconnecter à ses sensations dans un monde où tout va trop vite.
Ensuite, vous pouvez passer à la masturbation consciente.
On peut aussi avoir une discussion avec son/sa partenaire, sans pressions et surtout sans objectif de performance (pour des technique de communication intime lire cet article). Enfin proposez et essayez des formes de connexions nouvelles telles que le slow sex, la respiration synchronisée, les massages érotiques etc…
Ca peut arriver et tu n’es pas seule à ressentir un décalage entre ce qu’on t’a appris et ce que ton corps ressent. C’est même souvent le point de départ d’une déconnexion puissante à soi-même.
« Je n’ai jamais eu de plaisir avec la pénétration… et j’ai cru que c’était moi le problème. »
Ce n’est pas toi le problème, c’est le modèle qui est trop étroit
Sortir du mythe de la pénétration centrale c’est se libérer d’un moule qui ne convient pas à tout le monde. C’est aussi une belle opportunité pour explorer autrement, ensemble et réinventer sa vie intime.
Tu veux (ré)apprendre à écouter ton corps, à redéfinir le désir à ta manière, et à sortir des injonctions ?
Tu veux explorer la sexualité plus différemment, plus consciemment?
Pour apprendre à faire l’amour autrement.